Mon pov’gamin: T’es manipulé !

Vaste programme n’est-ce pas ?

Je me demande toujours si je ne le suis pas… D’aucuns diront que si je me pose la question, c’est que je ne dois pas l’être, car le propre du manipulé est justement de ne pas s’en rendre compte, et donc à aucun moment de ne se poser la question.

Mais alors, pourquoi certaines personnes me le disent (ou disaient) ? Pourquoi ont-elles l’air si sincères et si inquiètes pour moi ?

Mais comme je pense être conscient, comme je suis bien dans ma vie, bien avec moi-même, pourquoi me dit-on ça: « TU ES MANIPULÉ ! »

Ces mêmes personnes me disent bien d’autres choses, toutes aussi empreint de gentillesse et de compassion, en me disant que je suis un « pauvre gamin », que « je ne me rends pas compte », que « je devrais faire attention », que le comportement de celui/celle qui partage ma vie « n’est pas cohérent » (là c’est moi qui suit gentil dans les termes), j’entends parlé d' »hystérie », de boisson alcoolisée, de comportements déviant et dangereux… Bref, je suis en danger, je suis MANIPULÉ !

Bon alors, je prends le taureau par les cornes (c’est une image bien sur, pas fou quand même), je discute, je cherche mais jamais seul car je veux comprendre. Je ne veux surtout pas que mes recherches apparaissent au jour de ceux-là même que me disent manipulés, ce serait leur donner ce crédit. Je cherche donc, en moi en premier lieu, mais aussi dans mon entourage amical et surtout auprès de la personne qui vit avec moi, avec qui je discute de tout et surtout pas de la pluie et du beau temps, pas uniquement pour savoir qui sort la poubelle ou qui va chercher le pain.

Et je me dis, à force de réflexions et de discussions, que la manipulation n’est pas forcément là où ces personnes le disent. Que c’est justement ces personnes qui me préviennent qui semblent vouloir tenter une manipulation. Alors là, je tombe de haut, car ces personnes, ce sont des personnes très proches, des « parents » (dans le sens de parenté). Ces personnes veulent changer ma vie, changer ma vision de la vie. Elles insinuent des choses qui révolteraient un facho, et là je me demande quoi faire…. surtout que personnellement je chie sur les fachos alors….

Revenons à nos moutons, nous y serons bien mieux.

Alors là je cherche, je cherche, je réfléchis, je discute, je me sens bien dans ma vie moi, je vis avec une personne dont j’ai l’impression un peu plus chaque jour que c’est mon (ma) meilleur(e) ami(e), je peux tout lui dire, parler de tout sans tabou, quelque soit le sujet nous pouvons entamer une discussion en passant par plein de sujets différents et y passer plusieurs heures, nous avons une vie seuls et ensemble et avec nos enfants, je suis finalement inquiet, je ne trouve pas.

Enfin, je ne trouve pas, si en fait, je trouve, mais au début je n’y crois pas, je ne peux y croire.

Ce que ces personnes essaient de faire, c’est détruire pour reconstruire. Je ne suis pas manipulé, je suis « à » manipuler. Et ceci fait toute la différence. Ces personnes pensent qu’elle peuvent, mais surtout qu’elles doivent, détruire ma vie, ma cellule familiale, pour en reconstruire une, une qui leur va, une qui leur correspond. Et moi dans l’affaire ? Aucune importance, après la destruction, on me « reconstruira » une vie, une vie bien comme il faut, une vie bien sous tout rapport, une vie figée dans un environnement figé. Une tombe en somme ?

Et le plus horrible, c’est que pour y arriver, ces personnes vont faire jouer toutes les ficelles, l’instinct parentale, fraternelle, la loyauté à la « famille génétique », l’abandon, la traîtrise, l’attaque frontale vers la personne qui vit avec moi. En utilisant tous les moyens, même les plus atroces, ceux destinés aux enfants (en bas age de préférence, c’est plus facile), il faut à tout prix casser ce lien, cette relation, ces relations qui m’empêchent de venir à eux, et d’entrer dans ce moule qui beaucoup préfère. Ce moule fait d’écritures non vérifiables mais aussi irréfutables, ce moule fait de « les hommes sont comme ça, les femmes sont comme ci », ce moule qui fait qu’un homme qui câline son enfant est aussitôt suspecté de pédophilie, ce moule qui fait que la femme est faible et l’homme fort, la femme soumise et l’homme dominant, ce moule d’une vie binaire qui fait de tout individu un POULPE !!!

Et maintenant, je fais quoi ? Parce que la question se pose, et que les (ou les) réponses ne sont pas simples à apporter et encore moins à assumer. Tout le monde peut avoir l’impression que c’est facile de tout envoyer bouler, de dire un gros merde et de foutre le camp. Mais en général, les grandes gueules vont le faire, s’en vanter, et le dimanche suivant retourner bouffer chez ceux qu’ils ont jeter. Faut pas déconner non plus, j’ai pousser ma gueulante, ça va le faire maintenant.

Sauf que non, ça ne va pas le faire !

Donc, un choix s’impose. Radical, modéré, ou autre ????

Au début, je me dis, on va s’expliquer, discuter, s’engueuler éventuellement, mais on doit pouvoir arriver à cracher notre valda, ensuite on trie, et on remet les choses en ordre, les points sur les i, les barres sur les t et tout va repartir, à défaut d’être correct, ce se serait (appréciez le conditionnel) carré. Et bien non, ça non plus ça ne marche pas. Et pourquoi ça ne marche pas ? Parce que pour marcher, il faut tout le monde soit honnête. et là, en l’occurrence, ce n’est ABSOLUMENT pas le cas.

Et le comble, c’est que très rapidement, je m’aperçois que ce n’est pas le cas. Donc re-discussion avec ma moitié, endiablée les discussions, et puis alors que la situation se normalisait, j’ai droit à l’assaut final, plutôt ma moitié d’ailleurs. Ah oui, je ne vous avez pas précisé que généralement, les attaques ne sont jamais frontales, ces personnes attaquent systématiquement la personne qui partage votre vie, c’est beaucoup plus facile pour la faire passer pour hystérique. Mais là, vous n’avez pas l’intention de laisser faire.

Donc la situation se « normalise », et je reçois une invitation, on me dit que les soit-disant « éléments perturbateurs » ne seront pas présents, et nous décidons d’y aller, dernière chance de faire le point. Et là, vous avez la dernière attaque de la dernière bataille de la guerre qui se joue dans votre dos (le mien en l’occurrence) depuis une dizaine d’année (persévérant quand même les peaux de vache): le piège.

Nous arrivons, et tout le monde est là. Et là, monte en nous le « sentiment du tribunal »: ce n’est pas une belle après-midi (d’ailleurs tout d’un coup les nuages commencent à s’amonceler, si, si véridique) mais c’est le jour du jugement et de l’exécution réunis. Nous faisons bonne figure, nous essayons, avec une boule au ventre (pire encore pour ma moitié) et la gorge serrée. Nous essayons les banalités d’usage, pour ne pas réveiller « la bête ». Le comble du comble, des « neutres » sont présents (des invités quoi, que nous ne connaissons absolument pas). Nous attendons les attaques, elles ne viennent pas. Le calme et la raison seraient tomber sur la maisonnée ? NON !

L’attaque ne sera pas faite sur nous, les adultes. En disant les adultes, je crois que vous comprenez très bien où l’attaque a été lancée. On attaque ma fille, à peine 2 ans à l’époque.

Vous avez sans doute vu des documentaires animaliers, où la femelle, le mâle ou les deux, protège(nt) instinctivement leur(s) petit(s). ET bien là, c’est pareil !

Ma moitié ne peut « sciemment » intervenir, elle serait aussitôt taxée d’hystérie devant les « neutres ». Instinctivement, je suis le plus près et le plus prompt, et c’est mieux comme ça finalement, car cette fois-ci, on devra m’attaquer moi de front, je suis dans ma « famille génétique ». Je m’interpose. Temporisation, explication, le ton monte, il n’y a plus de compromis possible, les mots partent, les œufs avaient été battus en neige bien avant notre arrivée, ils débordent, et là… l’Évidence !

Il n’y a pas d’entente possible. Tant que MA VIE sera celle que je veux, alors ces personnes ne pourront l’accepter, et elles n’auront de cesse de vouloir la détruire pour en reformer et reconstruire une qui sera conforme à leurs attentes. Et cette vie là, ce n’est pas la mienne, c’est leur vie mais c’est surtout un fantasme de vie, une chimère absolue.

Ce jour là, je m’aperçois que la manipulation n’est pas venu d’où on me disait qu’elle venait, mais justement de ceux qui dénonçaient cette manipulation. Et ce jour là, alors que j’agis presque par instinct, un instinct de vie, un instinct d’amour, jamais je ne me suis dit: « À dimanche prochain, on se fait une bouffe ». En fait, on ne se dit rien, le corps tremble et la tête est embrumée, mais une chose apparaît dans votre tête, les brumes passent et là, l’ÉVIDENCE. On ne vit jamais que seul avec soi, mais on vit avec ceux que l’on a choisit. J’ai choisi ce jour là, j’ai choisit mon choix, ma vie, celle que je menais depuis plusieurs années et que je vis encore aujourd’hui.

Je ne pourrais jamais réellement comprendre, même si je me doute, si je suppose, si j’ai des pistes de réflexion, je ne pourrais pas comprendre comme des personnes, frères, sœurs, parents, peuvent faire ça.

Le choix, je l’ai, chaque jour. La situation n’est pas idyllique, car ça n’existe pas. Ma vie est ce qu’elle est, elle est fait de choix et du fait que j’assume mes choix du mieux que je peux. Chaque fois que je me regarde dans une glace, je n’ai pas honte, je suis fier de mener la vie que je choisis, et encore plus de l’assumer du mieux possible, en accord avec moi et mes proches, les personnes qui partagent ma vie.

Lorsque l’on arrive à faire ses propres choix, en conscience, et à les assumer, alors je crois que l’on peut dire que l’on est pas manipulé. Ça ne veut pas dire que ça ne peut pas arriver, ça veut dire que cette fois-là, on a déjoué la manipulation.

Le choix c’est assumer.

Et ceci peut s’appliquer dans beaucoup de domaines de vie, voire tous. Encore faut-il vraiment savoir ce que veulent vraiment dire ces mots, « choix », « assumer » et « vie ».

A quand le prochain « choix de vie à assumer » ?

2 réflexions au sujet de “Mon pov’gamin: T’es manipulé !”

  1. Hello,

    Très bien écrit ! Merci !

    Il faut beaucoup de courage pour dire merde et assumer derrière, il faut encore plus de courage et d’intelligence pour savoir l’écrire et l’exposer à la vue de tous (même des critiques, même des proches).

    Il semble que c’est un sentiment bien humain que de « savoir » ce qu’il faut pour son frère, sa soeur, ses enfants. Quelle bêtise ! Respecter les choix d’une personne qu’on aime demande beaucoup d’intelligence et de respect.

    Bonne chance.

    Répondre
    • Bonjour,
      merci beaucoup.
      J’espère que mon ego va supporter les compliments et ne pas trop gonfler.
      Je pense qu’il n’est rien qui ne peut être dit, et j’essaie de m’y tenir, même s’il y a des conséquences parfois « fâcheuses ». Du moment que c’est assumé et que ce n’est pas fait pour blesser sciemment d’autres personnes pour le plaisir.
      Écrire ceci n’est pas un plaisir pour moi, c’est plutôt comme une sorte de « libération » comme pour d’autres aspects de ma vie.
      Voilà, voilà, si je continue je vais écrire un roman…..
      Bon Week-end

      Répondre

Répondre à Christophe Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.