Lavande, lavandin et romarin: les boutures [MAJ 12/08/2016]

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La lavande, le lavandin ou le romarin en boutique spécialisée, ça coûte un bras, alors que l’on peut en faire soi-même assez facilement finalement. Par quel moyen ? La bouture !

Je vais essayer de vous expliquer ici comment je fais, simplement, avec un pied de lavande, de lavandin et de romarin pour les multiplier grâce à la bouture.

Il vous faut un sécateur (ou de bons ciseaux), un couteau bien aiguisé, une bêche, des bouteilles plastiques avec les bouchons (jus d’orange pour moi) et de la place disponible dans votre jardin.

Quand est-ce que j’ai commencé à bouturer ? A partir de Septembre-Octobre, en fonction du temps en fait. Si le mois de Septembre est trop sec, alors j’attends Octobre. J’habite en Charente-Maritime, à peu près à 30kms de l’Océan, entre Saintes et Rochefort.

Par quoi on commence ?

On commence par faire un réserve de bouteille plastique toute l’année, que l’on va stocker à l’abri du soleil et la pluie.

Nous avons maintenant ces bouteilles qui vont nous servir de cloches à bouture.

Nous devons couper des branches jeunes (environ une dizaine de centimètres pour ma part) sur notre (nos) lavande(s), lavandin(s) et romarin(s): en gros les pousses de l’année. Ces pousses jeunes sont plus flexibles, moins en bois, et elles permettront, une fois en terre, la formation plus rapide de racines.

Nous avons désormais coupé nos jeunes pousses, nous avons nos bouteilles, passons à la suite.

Que fait-on maintenant ?

Avec le bêche, nous allons travailler un petit peu la terre. La bouture se fait sur le principe 2/3 – 1/3: 2/3 dans la terre, 1/3 dehors. Donc sur une dizaine de centimètres, 6 ou 7 en terre et le reste dehors. NB: pas la peine de prendre un pied à coulisse, une règle ou quoique ce soit pour mesurer, vous le faites à l’œil, ça fonctionnera très bien aussi.

La terre est maintenant travaillée, vous pouvez commencer à planter vos boutures.

Les jeunes pousses

Logiquement vos pousses ont une tige avec des feuilles de base en haut. Seules les feuilles restant à « l’air libre » resteront sur la tige. Toutes les autres feuilles, vous devez les enlever, simplement en passant vos doigts le long de la tige. Vous faites glisser vos doigts, les feuilles tombent toutes seules, celles qui résisteraient, vous tirez dessus pour les enlever.

Vos pousses ont désormais une partie avec feuilles (le haut) et le reste de la tige nue. Cette partie de tige nue ira en terre, l’endroit où les feuilles étaient fournira le départ des futures racines.

Ce coup-ci, on bouture

Voilà, nous sommes prêt à bouturer nos tiges.

Il suffit d’enfoncer les tiges dans la terre jusqu’à la limite où vous avez des feuilles. Vous les espacez d’environ 10 à 15 centimètres.

Vous avez planté maintenant toutes vos tiges, vous devez maintenant mettre en place vos cloches, c’est à dire vos bouteilles plastiques. Si comme moi, en début de printemps, vous n’avez pas toujours le temps de tondre (ou des fois pas du tout envie de le faire, malgré les conséquences), il va quand même falloir pouvoir retrouver vos boutures. Je vous conseilles donc de ne pas couper trop bas vos bouteilles.

Nous allons donc couper le cul des bouteilles, juste le cul, afin de pouvoir les disposer sur les tiges plantées, et de pouvoir enfoncer un petit peu les bouteilles autour des tiges. Le bouchon reste sur la bouteille pendant toute la fin de l’automne, tout l’hiver et le début du printemps.

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Voilà ce que l’on peut obtenir au final.

Pourquoi garder les bouchons sur les bouteilles ?

Pour moi, il y a 2 raisons essentielles, et une 3ème plus anecdotique.

La 1ère raison essentielle, c’est que pour faire une bouture viable, il faut que des racines se forment en assez grand nombre. Le fait de garder le bouchon sur la bouteille prive à terme la tige d’une grande partie de l’oxygène dont elle a besoin. Pour en récupérer, elle n’a d’autre choix que de raciner afin d’apporter l’oxygène nécessaire afin de survivre. Et après on dira qu’il n’y a pas d’intelligence dans la nature….

La 2nde raison essentielle, c’est le gel. Autant en ce moment, où j’habite, on demande s’il va geler cet hiver, autant ce n’est sûrement pas le cas partout. Alors histoire d’être sur, surtout sur les mois rude d’hiver, et en début de printemps, nous gardons le bouchon et ainsi la bouture à l’abri. Vers le mois d’Avril, le bouchon pourra être enlever en journée afin d’apporter un peu plus d’oxygène à la plante (ce ne sera normalement plus une bouture), sans oublier toutefois de refermer avant la nuit.

La 3ème raison plus anecdotique est simplement pour empêcher des limaces ou des escargots par exemple de venir prendre eux-aussi racines à coté de vos boutures. Et comme ça, ça vous évitera d’avoir à enlever la cloche sans arrêt pour les chasser. Et éventuellement, ça évite aussi que les herbes poussent trop vite. En gros, ça limite les intrus près de la bouture.

Et ça donne quoi ?

Quelques photos de boutures en cours:

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D’un peu plus loin:

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Voilà ce que j’ai obtenu, les plants ont 1 an et demi, ils ont faits un tas de belles racines et ont été transplantés entre fin Novembre et début Janvier (douceur permettant la transplantation). J’ai appliqué la même technique avec de la sauge.

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Tous les plants sur les 6 dernières photos ont 1 an et demi. Ils ont tous beaucoup raciné.

Dernières précisions, ma terre est très glaise, elle est donc très compacte et surtout elle retient l’eau. Si votre terre est plus aérée, il vous faudra veiller à l’apport suffisant en eau au départ de la bouture, afin que la bouture résiste les premiers temps. Ensuite, le temps d’ensoleillement baissant, l’évaporation naturelle sera beaucoup moins importante, et normalement la pluie devrait aussi se faire plus présente. Pour ma part, je n’ai pas arrosé du tout mes boutures, le sol et la pluie ayant fait le travail pour moi depuis fin Septembre, début Octobre.

J’ai actuellement près d’une trentaine de boutures en cours. Nous verrons bien le résultat en Avril 2014, lors de l’ouverture des bouchons en journées, et surtout en Automne 2014 quand la question des transplantations se posera après l’été.

N’ayant pas la science infuse, vous pouvez commenter et apporter votre expérience du bouturage, ça me permettra de compléter mes connaissances et de les partager avec ceux que ça intéresse.

Le jardinage, outre qu’il est le spectacle sans cesse renouvelé de la vie, permet aussi aux pensées de divaguer et aux idées de s’assembler….

{MAJ 12/08/2016]: les nouvelles c’est ici

4 réflexions au sujet de “Lavande, lavandin et romarin: les boutures [MAJ 12/08/2016]”

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